Historique :
D'anciens textes chinois font remonter l'origine du cerf-volant au IVe siècle av. J.‑C.. Toutefois ces textes étant très postérieurs à l'époque à laquelle ils font référence, il est impossible de savoir précisément où et quand a été inventé le premier cerf-volant. Il est très probablement l'invention d'un peuple de pêcheurs et navigateurs des îles d'Asie du Sud-Est, des populations expertes en l'art de fabriquer des fils, des voiles et d'utiliser le vent.
À l'origine, les Chinois en ont fait une utilisation essentiellement militaire ; le cerf-volant servait de signal, à porter des messages, à effrayer les ennemis ou évaluer des distances. Plusieurs récits légendaires chinois et japonais mentionnent des cerfs-volants porteurs d'hommes. Marco Polo rapporte comment les Chinois étaient capables de faire des cerfs-volants assez grands pour emporter un homme. Avant même le premier millénaire, on savait construire en Chine des cerfs-volants assez grands pour soulever un passager ; le premier homme à effectuer un vol ascensionnel l'a fait à bord d'un cerf-volant (ou bien suspendu en dessous) longtemps avant l'invention de la montgolfière.
Le cerf-volant pouvait avoir des fonctions magiques ou religieuses. En Thaïlande, au XVIIIe siècle, le cerf-volant du roi Narai restait en l'air toutes les nuits au moment du changement de mousson, phénomène associé aux fonctions cosmiques du souverain.
L'introduction du cerf-volant en occident remonte à la fin du XIIe siècle. À partir du XVIIIe siècle, son utilisation se développa dans les domaines militaires et scientifiques :
* vols humains (surtout aux alentours de la Première Guerre mondiale, pour l'observation des lignes ennemies)
* photographie aérienne (photo cervolisme)
* météorologie
* sauvetage en mer
* transmission radio
* traction de véhicules et d'embarcations
L'expérience de l'Écossais Alexander Wilson réalisée en 1749, utilisant un train cerf-volant comme un outil météorologique pour mesurer les variations de températures à différentes altitudes, est considérée comme la première application scientifique du cerf-volant.
Composés de panneaux verticaux et horizontaux afin de stabiliser le vol, les cerfs-volants en forme de caisse, développés par Lawrence Hargrave à la toute fin du XIXe siècle, ont inspiré les premiers avions. Ses recherches avec les cerfs-volants lui ont permis de découvrir et utiliser l'effet de portance induit par un profil d'aile courbe. Peu après, les frères Wright ont eux-mêmes développé et testé leur prototype d'avion à aile déformable sous la forme d'un cerf-volant.
Fonctionnement :
Le cerf-volant s'élève et tient en l'air grâce aux forces aérodynamiques que le vent exerce sur sa voilure.
Tous les cerfs-volants utilisent le même principe que celui d'une aile d'avion, c'est-à-dire la portance créée par la vitesse de l'écoulement de l'air sur une surface plane ou cambrée. En vol stationnaire, les forces aérodynamiques (portance et traînée), le poids du cerf-volant et la force de tension du fil de retenue s'équilibrent.
Un cerf-volant peut dépasser la verticale sur son élan, mais sa ou ses lignes sont toujours en arrière de la perpendiculaire du vent. Il peut se déplacer beaucoup plus vite que le vent et plus il va vite plus il tire en général.
La voilure est habituellement maintenue oblique par rapport au vent selon un angle précis donné par le bridage, c'est-à-dire par des fils en « V » maintenant l'avant et l'arrière de l'appareil.
Un cerf-volant plat, non pilotable, doit être stabilisé s'il a tendance à s'incliner ou tournoyer lorsque le vent forcit. On peut pour cela :
* lui donner du dièdre, c'est-à-dire un léger angle en V entre les ailes, ou bien le cintrer dans le sens de la largeur (on arque la baguette transversale en tendant un fil entre ses deux extrémités) ; dès que l'appareil s'incline d'un côté, l'aile la plus basse offre une plus grande surface exposée au vent, ce qui tend à ramener l'appareil à sa position d'équilibre ;
* le doter d'une queue, éventuellement lestée à son extrémité ;
* lui ajouter des panneaux verticaux, ayant rôle de dérives.
Les cerfs-volants pilotables fonctionnent comme deux cerfs-volants côte-à-côte. En tirant le fil d'un côté, le cerf-volant se met en virage. Les cerfs-volants pilotables à quatre fils se comportent aussi comme deux cerfs-volants côte-à-côte, mais le pilote peut agir sur l'angle de bridage des deux demi-ailes, ce qui fait qu'une aile peut, par exemple, avancer pendant que l'autre recule, produisant un mouvement de rotation, ou les deux ailes avoir une incidence neutre, permettant le vol stationnaire, ou encore une incidence négative, autorisant la marche arrière.
Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Cerf-volant